Rénovation énergétique : La baisse des aides quand les prix grimpent.
02/05/2022
Réduire sa consommation d’énergie devient plus que jamais primordial , tant pour la lutte climatique que face à l’envolée des factures. Pourtant, beaucoup d’aides versées aux ménages qui isolent leur logement diminuent drastiquement depuis un an. Le dossier devient sensible pour le qui sera gouvernement nouvellement désigné.
On s’y attendait , mais la pillule n’en reste pas moins dure à avaler. Au moment ou il n’a jamais été aussi nécessaire de maîtriser notre consommation d’énergie, toute une série d’aides versées aux ménages qui décident d’isoler leur logement vont diminuer, à partir du 1er mai. La baisse est très significative , car d’après les retours de différents professionnels , les primes et les “Coup de pouce” allant de pair avec les CEE ( Certificats d'Economies d’Energie) , vont chuter suivant les travaux engagés , de 20 à 30%. Ce sera le cas pour les réseaux d’eau chaude sanitaire (-21%) , les toitures terrasses (-26%) et l’isolation des sols (-32% d’aide environ).
Une des spécialistes de la rénovation énergétique, la société Hellio annonce que les primes versées pour l’isolation des murs vont baisser d’un tiers (33%) pour les logements chauffés à l’électricité et de plus de moitié (58%) dans les logements chauffés au gaz ou au fioul. Cette baisse intervient au moment où la maîtrise de l'énergie n'a jamais été aussi indispensable pour lutter contre la hausse des prix de l'énergie, le dérèglement climatique et la précarité ”, déclare Marina Offel, l’une des responsables du groupe.
Fin des offres de travaux à 1 euro.
Déjà il y a quelques mois, le gouvernement avait décider de réduire certaines bonifications afin de réguler le secteur et mettre fin aux offres de travaux à 1 euro, source d’arnaques. Avec le dispositif des CEE les fournisseurs d’énergie peuvent financer des actions d’économies d’énergie chez les particuliers et à atteindre des objectifs fixés par périodes triennales. En contrepartie des aides qu’ils accordent aux ménages, ces “obligés” reçoivent des certificats, dont le nombre dépend des économies d’énergie qu’ils financent. Les financements de ces opérations, sont effectués par les pouvoirs publics par un système de bonifications.
Ce mécanisme a permis d’augmenter le nombre de chantiers de rénovation énergétique, mais il a aussi généré quelques effets d’aubaine. Il a fallu réduire ces aides, pour soutenir en priorité les économies d’énergie “réelles”. En d’autres termes : financer moins mais financer mieux. Dans cette logique les pouvoirs publics vont réduire de nouveau les aides sur l’isolation, à partir du 1er mai.
La seconde raison, plus problématique, explique la baisse structurelle des primes CEE , en effet à partir du 1er janvier 2022, une nouvelle période d’obligation a débuté avec de nouveaux objectifs d’économies d’énergie demandée aux énergéticiens. Seulement , ceux-ci disposent d’un important reliquat de CEE de la période précédente. En décembre dernier, ce stock représentait même pour un peu plus de 10% des 2.500 TWh d’économie d’énergie à réaliser d’ici 2025. Ce qui réduit d’autant leurs objectifs et se ressent directement sur le niveau des primes qu’ils versent aux particuliers. Car leurs montants dépendent certes du volume des économies d’énergie générées par les rénovations engagées, mais aussi du prix unitaire des CEE. Or celui-ci est extrêmement volatile. Et si la demande en CEE des obligés s’affaiblit en raison des stocks qu’ils détiennent, le cours chute. Ce qui réduit encore un peu plus le montant des aides et augmente le prix des travaux pour les ménages.
“Il y a eu un mauvais calibrage du dispositif, car on n’a pas tenu compte des stocks de CEE qu’ils détiennent. Selon nos calculs, il faudrait relever le volume global d’obligations de 800 TWh. En-deçà de ce seuil, il n’y aura aucune remontée du cours”, affirme Audrey Zermati, qui plaide pour une action rapide, “dès la nomination du nouveau gouvernement”. Le ministère du Logement compte bien agir en ce sens en augmentant le volume des obligations. “L’objectif est de faire remonter le prix du CEE à son niveau de 2021 avant la fin de l’année. Après quoi il faudra trouver le bon vecteur pour stabiliser ce prix, afin qu’il reste à un niveau suffisamment élevé, mais pas trop, pour ne pas retomber dans les effets d’aubaine passés”, a expliqué un conseiller technique du ministère.
Cette évolution entraine une hausse des coûts pour les ménages qui voudraient faire des travaux chez eux. Avec la hausse du coût des matières premières c’est un poids supplémentaire qui viendrait s'ajouter à et à la hausse des prix. Une baisse des mises en chantier est donc à craindre.
Cela représente un sujet à risques pour le nouveau gouvernement , Bastien Resse, directeur stratégie et relations extérieures de l'opérateur Enalia avertit : « Au vu des prix actuels de l'énergie, il est primordial d'opérer un maximum de travaux avant l'hiver prochain. D'autant qu'on ne sait pas combien de temps sera encore maintenu le bouclier tarifaire. Les prix pourraient brutalement repartir à la hausse s'il devait être supprimé dans les prochains mois».
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